Des rails sur la prairie – 1957

Prépublication dans « Spirou » (906-929) entre août 1955 et février 1956

Pour la première fois, René Goscinny signe le scénario d’un album de Lucky Luke. Il utilise ici une épisode spectaculaire de l’histoire du Far West, à savoir la jonction ferroviaire de la côte ouest et de la côte est, finalisée en 1869. L’album est construit sur le thème du parcours avec embûches, un schéma qu’on retrouvera souvent dans les albums ultérieurs (« En remontant le Mississippi », « La Caravane », « L’Escorte », « La Diligence », « Le Fil qui Chante »). 
Disons que pour cette première collaboration, Goscinny essuie les plâtres. L’histoire vaut surtout par la succession de gags avec une troupe de méchants acharnés à la perte de Lucky Luke et des ouvriers de la Transcontinental. Cet album sonne comme une ode au progrès technique en même temps qu’une critique de la cupidité des financiers puisque Black Wilson, l’ennemi du projet est l’actionnaire d’une compagnie de diligences dont l’action ne manquera pas de chuter en cas de succès du rail. A noter la bonne utilisation de l’unique passager raleur, un précurseur des futurs seconds rôles chers à Goscinny.

Le gag

Lors de la bagarre entre Lucky Luke et Entrecôte Harry, Goscinny recycle le célèbre gag de la « tête de taureau », utilisé par Hergé dans « Les Sept Boules de Cristal »(1948) avec le capitaine Haddock.

Curiosité

On le sait, René Goscinny n’a pas a officiellement signé le scénario de cet album à sa sortie. Mais il est écrit au bas de certaines planches la mention « Morris + RG ». RG comme René Goscinny mais aussi comme Hergé, le très célèbre créateur de Tintin, ce qui ne manquait pas d’entretenir une certaine confusion.