Jesse James – 1969

Prépublication dans « Pilote » (478 à 499) de janvier à mai  1969

Dans cet album, Lucky Luke retrouve un schéma classique.Il lutte contre les méfaits d’un bandit, le célèbre Jesse James (1847-1882) qui a vraiment existé et qui a laissé l’image (très exagérée) d’un bandit au grand cœur, prenant aux riches pour donner aux pauvres. Les auteurs joueront de cette réputation pour bâtir leur histoire fondée, sur la personnalité de Jesse James et de ses deux complices, son frère Frank et son cousin Cole Younger. Si ce dernier est assez rustre, les frères James sont en revanche des sortes de bandits intellectuels, qui n’ont de cesse de théoriser leur engagement hors-la-loi et de s’écouter parler. Mais leur raffinement a quelque chose de malsain et pervers. On peut même les considérer comme d’authentiques malades mentaux.
Franck James, grandiloquent au possible, multiplie les citations de Shakespeare. Des générations de lecteurs français et belges y ont pour la première fois entendu parler du dramaturge anglais. Jesse James, lui, se prend carrément pour une réincarnation de Robin des Bois comme quelques années plus tard, l’Empereur Smith se prendra pour Napoléon..
A noter que l’album commence par une longue introduction qui rappelle au lecteur qui est… Lucky Luke avec apparition en guest stars des Dalton et de Billy the Kid. Une curieuse initiative inutile, peut-être motivée par un problème de pagination. Le thème de la couardise de la population est une fois de plus abordé, mais en l’occurrence, la populace prend conscience de l’ignominie de sa conduite et cherche à se faire pardonner en faisant preuve d’un vrai courage.

Le gag

La partie d’échec.

La réplique

« Othello, acte I, scène III. »

Curiosités

Cosmo Jim et Fletcher Jones, les détectives maladroits de l’agence Pinkerton font figure de clin d’œil aux fameux Dupond-Dupont, personnages de Tintin. Dans la réalité, les autorités avaient vraiment appelé l’agence Pinkerton pour s’opposer à la bande de Jesse James. Mais celle-ci s’y était pris avec beaucoup de maladresse, elle avait notamment pris d’assaut la ferme de la famille James jusqu’à l’incendier. Mais elle ne fit que tuer un jeune demi-frère de Jesse James âgé de huit ans, ce qui fit que la population prit partie pour le clan James.

Pour la première fois depuis le début de la série, Lucky Luke et Jolly Jumper communiquent directement. En principe, le cheval comprend tout ce que dit son maître. Son maître sait qu’il est compris, mais il n’y a pas de dialogue entre les deux. Une image de cet album fait exception. Jusqu’à sa mort, Goscinny n’y reviendra pas.

Référence L’album s’inspire librement de deux films : « Le brigand bien aimé » (« Jesse James ») de Henry King, en 1939 avec Tyrone Power, Henry Fonda et Randolph Scott ; et « Le brigand bien aimé » (« The true story of Jesse James ») de Nicholas Ray en 1957 avec Robert Wagner, Nigel Hunter et Agnes Moorehead.