La Mine d’Or de Dick Digger – 1949

Prépublication dans « Spirou » (478-502) en 1947
« Sans Titre » (Lucky Luke contre Mad Jim), prépublication dans Spirou 505 à 527 en 1947-1948

Cet album est le numéro un de la série, mais il ne comporte pas la toute première aventure de Lucky Luke. Il se compose de deux histoires, la première met en scène le fameux Dick Digger, un chercheur d’or irresponsable et léger , ce qui lui attire des problèmes avec deux voyous. Le dessin est très rond, proche de l’école Disney, et l’histoire reste sommaire avec un recours trop systématique aux rebondissements faciles.
Certes, à l’époque, Lucky Luke ne devait pas se démarquer énormément de dizaines d’autres séries enfantines consacrées au Western. A noter plusieurs cases muettes qui décomposent une action comme les étapes d’un dessin animé. Jolly Jumper est déjà bien en place comme auxiliaire de Lucky Luke dont on lit avec amusement la promesse emphatique faite à l’épouse de Dick Digger : « Mme Digger, je n’aurai pas de repos avant d’avoir trouvé les coupables et rapporté vos plans. » 
Lucky Luke entre dans une auberge qui d’une case à l’autre change de nom. Elle s’appelle « Au guerrier apache » puis devient « The apache warrior ».
La seconde histoire ne comporte pas de titre officiel. Elle pourrait s’appeler « Lucky Luke contre Mad Jim » ou « Lucky Luke contre Lucky Luke ». Le dessin est déjà nettement plus évolué et l’histoire aussi. Elle tourne autour du thème de la ressemblance physique entre deux hommes. L’intrigue est assez bien menée, avec un recours décisif à Jolly Jumper et surtout, un événement qui fait date. Pour la première fois, Lucky Luke abat froidement un homme. Il ne le refera qu’une fois. 
Dans cette histoire, Jolly Jumper parle pour la première fois. Mais Morris ne prolongera pas cette expérience. Il faudra attendre « Alerte aux Pieds-Bleus » (1958) pour qu’il recommence brièvement puis « Sur la Piste des Dalton » (1962) pour que Goscinny en fasse un vrai cheval parlant. 
À noter que les deux histoires n’ont pas du tout le même cadrage et le même format. Dans la seconde, les cases sont nettement plus petites, il rentre cinq bandes dans une page contre quatre pour la première histoire.

Curiosité

Le scénario des deux histoires a été écrit par Louis De Bévère, le frère aîné de Morris, dont la signature n’apparaît pas (lire dans la rubrique « auteurs »)

Caricatures

Will (Willy Maltaite, 1927-2000) dessinateur belge, auteur notamment de « Tif et Tondu ».
André Franquin, dessinateur belge (1924-1997), longtemps dessinateur de Spirou et créateur de Gaston Lagaffe. Il était un ami proche de Morris avec qui il était parti vivre aux Etats-Unis durant six ans.
Le père de Morris, décédé en 1952.
Le père d’Eddy Paape, dessinateur belge.