Les Collines Noires – 1963
Prépublication dans « Spirou » (1232-1253) entre novembre 1961 et avril 1962
Cet album est marqué par les quatre personnages pittoresques qui entourent le héros. Il s’agit d’universitaires européens, que Lucky Luke est chargé d’accompagner dans leur exploration des Collines Noires, un territoire du Wyoming encore largement méconnu, y compris et surtout par le gouvernement fédéral. Lucky Luke joue un rôle central évidemment, mais assez minimaliste. Il laisse à ses quatre compagnons le devoir d’animer l’histoire.
Le ressort de l’humour est donc entièrement basé sur le contraste entre les rudes mœurs du Far West et les manières raffinées de ces intellectuels naïfs et courtois pour qui le mal ne semble pas exister. Les auteurs s’inspireront de cette veine dans la « Guérison des Dalton » avec évidemment une toute autre ambition, car le professeur Otto Von Himbergest, n’aura pas du tout le caractère débonnaire des quatre vénérables crânes d’œufs des « Collines Noires », sortes anti-Dalton surdiplômés. Les gags sont vraiment très réussis et donnent un rythme assez pétillant à cette histoire.
Cet album se signale aussi par l’image qu’il donne des indiens. S’ils ne s’affranchissent pas des clichés réducteurs habituels, les auteurs introduisent un premier élément de culpabilisation de l’homme blanc, à travers Bull Bullets, qui leur vend des armes à feu et de l’alcool.
Le gag
Le duel à l’escrime.
La réplique
« Regardez cet intéressant ophidien. »
Un internaute nous écrit
J’ai une tendresse pour cet album. D’abord à cause des quatre universitaires, mon épouse est universitaire et je retrouve certains de ses traits et ceux de ses collègues. Les quatre personnages escortés par Lucky Luke frôlent la mort à quinze reprises avec insouciance et sans s’en rendre compte. Ils ont aussi cette faculté de s’intéresser et de s’émerveiller de tout, même dans les endroits les plus austères. Je trouve aussi les méchants vraiment très réussis via la relation entre le sénateur et son homme de main, sa créature qui le dépasse.
Raphaël Renaud.