Les Dalton se rachètent – 1965

Prépublication dans « Spirou » (1131 à 1352) entre octobre  1963 et mars 64

Cet album fonctionne comme si Goscinny prenait conscience du formidable potentiel des Dalton. Après les avoir mis en scène dans le schéma traditionnel de la chasse à l’homme dans « Evasion », « Piste », « Blizzard » et dans une moindre mesure, « Courent toujours », les auteurs proposent une situation vraiment inédite : les Dalton sont volontairement libérés par le gouvernement pour tester leur capacité à se réinsérer avec une probation d’un mois.
La trame fonctionne donc sur un paradoxe, la comédie des Dalton, obligés de se faire passer pour des honnêtes gens pour retrouver le statut d’hommes libres. Lucky Luke n’est donc pas contraint de les poursuivre comme d’habitude, mais de les surveiller comme des gosses et même au fil des rebondissements de les assister jusqu’à les protéger carrément.
Le monde à l’envers en somme ; avec pour couronner le tout un Ran Tan Plan au diapason, c’est à dire utilisé lui aussi à contrario, ce qui renforce finalement sa stupidité naturelle. A noter le clin d’œil final à Gijé, via son héros Jerry Spring, le dessinateur belge qui fut le mentor de Morris.
Cet album est intéressant dans la mesure où Lucky Luke se montre sinon bête, tout au moins très naïf, il ne sort pas grandi de cette histoire du point de vue de ses compétences mais il apparaît sympathique comme jamais. Enfin faillible on peut s’identifier à lui.

Curiosité

Lucky Luke est encore présent sur la couverture mais comme une sorte de logo commercial. Le procédé sera repris dans « Calamity Jane ». Les personnages dits secondaires ont de moins en moins besoin du héros, signe que la série se vend très bien.