Les Rivaux de Painful Gulch – 1962

Prépublication dans « Spirou » (1186-1207) de janvier à mai  1961

Premier album officiellement signé par Goscinny, il est considéré comme l’un des meilleurs opus de la série et même l’un des meilleurs scénarii de Goscinny, toutes séries confondues. À vrai dire, un sondage nous amène à croire que c’est sans doute l’aventure de Lucky Luke qui est la plus spontanément citée par les lecteurs de tous âges. Ce n’est pas le scénario le plus sophistiqué, mais c’est sans conteste le plus efficace parce qu’il s’appuie sur un élément graphique évident. Lucky Luke tente de réconcilier deux familles ennemies depuis la nuit des temps.
Les O’Hara sont reconnaissables à leurs grandes oreilles, les O’Timmin à leur gros nez rouge. Cette situation provoque un nombre de gags désopilants qui se sont imprimés dans la mémoire de générations de lecteurs. Le succès de cette histoire peut s’expliquer par son universalité. Goscinny s’éloigne ici des clichés traditionnels du Western, pour une dramaturgie que l’on peut transposer dans n’importe quel univers.
Il n’y a pas de méchants au sens classique de terme. Pas de bandits, pas de perceurs de coffre-forts ou de voleurs de chevaux. Les méchants, ce sont deux familles du village pas malhonnêtes mais recuites de haine stupide. Cet album est aussi notable dans la mesure où pour la première fois et même la seule fois avant longtemps, les femmes y jouent un rôle non stéréotypé et surtout, non ridicules. Incroyable ! Elles sont responsables et intelligentes. À noter que Morris poursuit l’emploi l’usage de la monochromie de certaines planches.
Pour cette histoire, René Gosciny s’est inspiré d’un fait historique : la rivalité de deux familles qui fit douze morts en 1878, les Hatfield du Kentucky et les McCoy de Virginie Occidentale. Elles s’étaient disputées à cause d’un cochon.

Le gag

La trace du O’Hara dans le mur.

Curiosité

Cet album a eu deux couvertures. La première a été censurée pour cause de violence. Un O’Hara et un O’Timmin s’y tiraient mutuellement dessus.